Les micros caméra sont souvent très près, voire à l'intérieur de la caméra. Ils captent donc les bruits de machine et surtout de manipulations.
La directivité et le choix de la mono/stéréophonie sont imposés et la qualité des capsules est souvent médiocre.
Enfin, la prise de son est inutilisable dès que le vent se lève.

Vous pouvez équiper votre caméra avec un micro dont vous choisirez la directivité en fonction de ce que vous filmez, avec mousse ou bonnette anti-vent si besoin. L'ensemble sera monté sur une suspension, afin de l'éloigner des bruits parasites. Il est possible d'installer un micro cravate (HF ou filaire) sur la 2 ème piste de la caméra.

Mais :
Vous n'avez pas le choix de vos cadres puisque seul le son capté dans l'axe et à petite distance est utilisable. Oubliez les longues focales… Avec un seul intervenant, le micro cravate en plus du micro fixé sur la caméra peut améliorer les choses. Mais attention aux bruits de vêtements si vous voulez le cacher et à la gestion du vent. Ce dispositif nécessite en post-production une phase de mixage afin de respecter le rapport largeur de plan image/plan sonore. Dans le cas du filmage d'un groupe de personnes, il vous sera impossible de tourner un plan large ou un plan d'écoute sans perdre de l'audibilité. Le micro étant fixe, horizontal et dans l'axe du cadre, vous ne pouvez pas atténuer les sons parasites qui peuvent être en arrière plan (machines, véhicules etc…). Il vous faudra gérer les niveaux d'enregistrement.
La position "auto" des caméras (niveau automatique) est pratique mais peut générer des effets de "pompage" très désagréables. Pour éviter toute mauvaise surprise, le port du casque est obligatoire. N'oubliez pas qu'en plus, il vous faut contrôler le cadre, la lumière, les batteries, les bandes tout en continuant à garder le lien avec la ou les personnes filmées et à concevoir votre réalisation…

Le preneur de son prend en charge et vous libère de la moitié de ce qui compose votre plan : LE SON.
Sa mixette, qui permet d'en optimiser les réglages, est reliée à la caméra par un câble ("10 ways"). Il pourra utiliser les 2 pistes de la caméra (perche + 1 cravate, par exemple) Il choisit les micros adaptés à chaque situation de tournage, en fonction de la valeur de chaque plan image et de l'environnement sonore. Avec sa perche, il "va chercher" le son au bord de votre cadre. Il oriente son micro vers la source sonore essentielle (y compris hors champs) en veillant à atténuer les sons indésirables. Il s'assure de la cohérence sonore globale du film.

Mais :
Le preneur de son n'est pas autonome : relié par câble au cadreur, il est très vite "battu" par le zoom de la caméra. Même sur une perche, le micro n'entend pas aussi loin que ne voit la caméra. Le preneur de son est en laisse (le cadreur aussi !) : dans certaines situations de tournage (bateau, hélico, environnement animalier, décor exigu, exigence de mobilité…), le câble peut devenir un handicap, voire un danger.

Le câble est remplacé par une ou deux liaisons HF entre la mixette et la caméra. Le cadreur et le preneur de son ne sont plus reliés physiquement. Chacun choisi sa position idéale.

Mais :
Le son du film est enregistré uniquement sur la caméra. Dans certaines situations (environnement musical, captation de spectacle, filmage de réunions…), la continuité sonore est indispensable pour le montage final. Or, chaque fois que le cadreur coupe sa caméra, cette continuité est perdue.
D’autre part, le travail de l’ingénieur du son est aussi d’apporter le maximum de matériel sonore pour construire une bande son riche et cohérente. S’il veut enregistrer un son seul raccord, une ambiance ou un son ponctuel, il doit se servir de la caméra.

Grâce aux petits enregistreurs numériques glissés dans la sacoche de la mixette, le preneur de son peut à tout moment saisir un son intéressant ou doubler l’enregistrement de la caméra en sécurité.

Mais :
Ce type d’enregistreurs comme les caméras ne disposent que de 2 pistes, ce qui implique, en cas de prise de son avec plus de 2 micros, d'en pratiquer le pré-mixage  « en direct » avec les risques que cela comporte.
Ces enregistreurs n’ont pas de système de synchronisation intégré (Time Code). S’il est facile de re-synchroniser une prise très longue (conférence, captation…) sur un logiciel de montage, cela devient vite impossible pour un tournage très fractionné avec des dizaines d’heures de rushes.

Ces enregistreurs génèrent des fichiers time-codés qui peuvent ensuite être synchronisés à l'image sans la contrainte du clap au tournage.
Chaque micro est enregistré séparément sur sa piste. Le mixeur pourra travailler les différentes sources (perches, micros cravates, ambiances synchrones, …) pour chaque plan.

Les enregistreurs multipistes permettent par ailleurs de travailler en stéréo, voire en surround dès le tournage.
Le couple stéréo ORTF offre une grande profondeur de champ et un rendu très naturel. Il est beaucoup utilisé en musique et pour les prises d'ambiance.
Le système stéréo MS permet d’assurer à la fois « le son de l’image »  (dialogues,  interviews…) et la spatialisation stéréo. Son principe technique permet, au mixage, de doser la largeur de l’image sonore.
Le surround est un dispositif de prise de son enregistrant grâce à 3 micros au minimum un environnement sonore complet [avant et arrière]. Dans certaines situations (foule, lieu réverbérant, bord de mer…), on obtient des résultats d’un réalisme impossible à fabriquer en studio.

Les normes de diffusion, y compris en télévision [dolby E], imposent aujourd'hui un mixage multicanal c'est-à-dire au minimum en stéréo. On ne peut atteindre ce niveau d'exigence sans disposer d'enregistrements sonores riches, cohérents et de qualité …